Les épreuves du bac se déroulent dans les caves du château de Laval, car les bombes tombent sur la ville. Marie-Joe est contente de son devoir de français. Elle a longuement parlé de Berthe Bernage, l'auteur de la série "Brigitte".
Des années plus tard, en retrouvant des Brigitte, en les relisant avec un regard différent, elle cherchera à comprendre pourquoi elle a tant aimé cette écrivaine...

lundi 30 juillet 2007

Biographie de Brigitte

Lundi dernier c'était la Sainte Brigitte...et j'ai oublié, je suis impardonnable...
Je dors toujours au milieu des livres, des post-it, carnets et crayons et je me bats pour établir la biographie de Brigitte...
Le problème le plus important est le suivant: quand exactement, le premier épisode de Brigitte est-il paru sur Les Veillées des chaumières ? quel décalage temporel y a -t-il entre feuilleton et livre...
Je n'ai pas encore pu voir ce premier épisode...Je me bats avec des dates un peu contradictoires...

2 commentaires:

Anonyme a dit…

La réponse!

Le premier épisode paraît sous le titre "La première robe de bal", dans une rubrique, "Impressions de jeune fille", le 24 juin 1925.

Ensuite vient "Brigitte à l'Exposition", le 18 juillet 1925.

"Aujourd'hui, j'ai erré au milieu des palais, des jardins, des pavillons étranges et charmants de l'Exposition nouvelle. Pauvre "Exposition des arts décoratifs et industriels", fut-elle d'avance assez décriée!" et plus loin, la rencontre avec Olivier Hauteville:

"Chantal s'était rapprochée de moi: -Brigitte, si tu savais quel artiste est mon frère! Il n'ose pas vous conduire près de sa "Vierge consolante", un chef-d'oeuvre, parce qu'il faut entrer dans le cimetière du village français."

"Nous pénétrons à la suite d'Olivier Hauteville dans le petit cimetière si paisible, si doux, qui se trouve au chevet de l'église. Un Christ étend les bras pour bénir; les fleurs, les buissons, les arbres où chantent les oiseaux font du jardin des morts un vrai lieu de repos. Et j'aime cette inspiration si chrétienne, si française, d'avoir voulu qu'on pensât aux morts au milieu de la grande joie des vivants. Olivier nous amène devant une Vierge blanche qui se penche et sourit, tendant à l'Humanité qui passe un délicieux, un vraiment divin petit Jésus. C'est la Vierge consolante et maternelle dont j'avais toujours rêvé! (...) je suis trop émue pour parler; je dis seulement "j'aime, oh! j'aime cette Vierge!" et comme j'ai des larmes dans les yeux, Olivier murmure, d'une voix qui tremble un peu: "Oh! merci mademoiselle!" J'ai senti près de moi le souffle vivifiant du vrai art chrétien..."

Le 29 juillet 1925 (note, les Veillées paraissent le mercredi et le samedi" à cette époque. Le feuilleton illustré: Les Yeux éblouis, de Jeanne de Coulomb). "Brigitte au Tennis" (toujours dans les "Impressions de jeune fille" avec une illustration de LAJARRIGE. une JF en costume de tennis tient sa raquette dans le dos et observe des joueurs.

Le 12 août 1925, "Brigitte aux bains de mer". Le 19 août, "Brigitte à l'hôtel". (Le feuilleton illustré est à ce moment-là "Les filles de Mme Aymerel", de M. Maryan (un très joli roman d'ailleurs) (en août, un article sur la fureur des mots croisés, assez amusant),

Le 12 septembre 1925, "Brigitte à la campagne", le 26 septembre 1925, "Brigitte en voyage" (à Bruges...)

Le 21 octobre 1925, "Brigitte en auto" (La mention, les Impressions de jeune fille a disparu).

C'est tout pour le volume des Veillées 1924-1925.

Le 4 novembre 1925 voit s'ouvrir "Le Roman du Capitaine Aubry" par Henry Bister, et "Brigitte en automne", avec une peinture de Rosa BONHEUR en illustration, "Labourage", extraite des collections du musée du Luxembourg.

Le 5 décembre 1925, "Brigitte au travail" - le 16 décembre, "Brigitte a du chagrin" (Olivier se marierait, selon Huguette, avec la fille de son maître, Françoise Martin).

Le 30 décembre 1925, "Brigitte dans la lutte". (Apparition des petits Fabrice, Aliette (qui meurt de la tuberculose), Luc (qui devient prêtre), de Christiane (morte en bas âge) et de Daniel Fabrice, qui n'est autre que le futur gendre de Brigitte, Daniel Corbillon. (Qui sera adopté par Huguette (et son époux, Bill Corbillon), prise de remords pour n'avoir pas financé le sanatorium d'Aliette à temps)

Le 12 janvier 1926, "Les Etrennes de Brigitte" - ou les fiançailles de Brigitte avec Olivier, "Je relis la Bonne chanson de Verlaine, et tout émue par ce délicieux chant d'amour conjugal, je ne prends plus de plaisir aux autres lectures. Voilà un petit album couvert de toile grise; je l'ouvre, curieuse de voir les derniers croquis de Chantal."

(...)

Ouf! J'arrête pour le moment, car je parcours deux albums à toute vitesse, et c'est du boulot! (Mais quel boulot plaisant! Que ne ferait on pour Mademoiselle Berthe Bernage... )

J'ai toujours pensé que le nom de Louvain a été choisi en mémoire du bombardement (et de l'incendie), en 14-18, de la bibliothèque de Louvain (notre ancienne Université Catholique de Louvain, scindée fin des années 60 en KUL et UCLouvain-la-neuve. Incendie dans lequel auront disparu des livres sûrement rares et précieux), il y a un article quelque part dans les Veillées que j'ai feuilletées, cela avait vraisemblablement beaucoup d'importance pour ces auteurs extrêmement cultivés.

A voir les dates, j'ai l'impression que Berthe Bernage a écrit des chroniques avec de petits et grands événements qui ponctuent la vie des jeunes filles et jeunes femmes de ce temps-là: l'Expo, l'été, les voyages, "Brigitte en automne" (en novembre). Il est probable que cela s'est très vite transformé en projet de longue durée.

Reste à savoir de quand date la première édition en volume, dans "La Bibliothèque de ma fille". J'avais ce bouquin (c'est par là que j'ai commencé, à 13 ans...) et malheureusement, je l'ai perdu...

Anonyme a dit…

Savez vous que notre amie Berthe Bernage est enterrée au cimetière de Passy (métro ou bus Trocadéro) cimetière des héros.
Amitiés à toute les amies de Berthe Bernage.