Des années plus tard, en retrouvant des Brigitte, en les relisant avec un regard différent, elle cherchera à comprendre pourquoi elle a tant aimé cette écrivaine...
mercredi 5 décembre 2007
Vacances d'automne et d'hiver...
lundi 24 septembre 2007
Jacques Rémillot...suite...
Et survient l'accident de voiture d'Olivier, et cette déclaration "étrange" faite à Brigitte :
"-Laisse-moi donc achever; je n'ai pas peur de la vérité, Jacques Rémillot serait un compagnon si fort, si sûr ! Il...t'admire, ne le sais-tu pas ? Il aime nos enfants. Parfois, je l'avoue, j'ai été sottement jaloux de lui. A présent, non ; je t'aime plus que moi-même; comprenant que Rémillot a une âme qui ressemble à la mienne, je voudrais, si je meurs..."
Curieux Olivier, je le croyais naïf et de simples points de suspension montre qu'il ne l'est pas:
"Il...t'admire"
Conception du couple d'un autre temps où il était difficile pour une femme de rester seule ? Mais étrange sentiment: Olivier ne cherche pas à savoir ce qu'en pense sa femme...Celle-ci se révolte d'ailleurs et proteste:
-"Tes paroles me désespèrent et m'offensent. Je suis à toi pour toujours. Je ne me remarierais pas."
(in Brigitte maman)
vendredi 14 septembre 2007
les hommes...suite...Jacques Rémillot...
"Jacques Rémillot _ l'ami d'Olivier, qui gâte follement notre fille_ lui fit hommage d'une ravissante "pimbêche en chiffons"."
Il y a quelque temps Sarn, une de nos correspondantes évoquait ce prêtre qui aima Brigitte.
Ce personnage est très "curieux" et l'attitude d'Olivier ne l'est pas moins...
Les deux hommes sont très amis et on commence à "jaser"...même Huguette le remarque et évoque "certain Jacques Rémillot qui te regarde avec des yeux de chien fidèle. Il t'adore ce garçon là".
Brigitte proteste: "Olivier l'aime beaucoup et nous le recevons souvent. je flirte si peu avec lui que je cherche à le marier."
Même la douce maman s'en mêle:
-" Les amis de Jacques Rémillot...As-tu réussi à le marier, Brigitte ?
Je réponds, rougissant un peu:
-Mais non. Il est difficile.!...Mais revenons aux Jonquières"
Brigitte lutte...
"...je tiens le pauvre Jacques Rémillot à distance. Ce Jacques, dire que je ne puis l'éloigner tout à fait ! Olivier éprouve tant de plaisir à le voir que j'hésite à priver mon austère mari de cette amitié charmante. Mais quand l'amitié s'établit entre homme et femme, que l'équilibre est donc difficile, pauvre petite Brigitte ! "
les hommes...suite...Alain, le retour...
C'est le cas de Brigitte dans "Brigitte maman":
Olivier est parti en Palestine. Roseline étant malade, Brigitte a renoncé au voyage...Son cafard est grand. Heureusement Yves et Arlette l'invitent à une soirée...Et bien sûr Alain Doret est présent:
"Nous avons causé, nous avons dansé. Il fut correct, respectueux; mais comme autrefois, un petit vent de septicisme passait sur mon beau jardin d'âme. Il ne railla, ne blâma rien ouvertement. Alors pourquoi trouvai-je ma vie étroite, mon mari austère, mes devoirs maternels pesants ? Et comment arrivai-je à flirter, moi, la femme d'un Olivier ?"
et une lettre d'Olivier arrive, il est très gai, peint beaucoup et surtout il a rencontré Françoise Martin "cette belle artiste qui me rendit jalouse autrefois"...le lendemain donc...
"Roseline fut bousculée par sa maman qui tira des cheveux en la coiffant, mit du savon dans ses yeux, envoya quatre ou cinq petites tapes, refusa un bonbon...et je décidais de me distraire...Je retrouvai Alain-le-mauvais-génie, je le retrouvai partout, au concours hippique, au tennis, au Salon. Quel brio ! Et que cela m'amusait de l'entendre jongler avec les idées ! J'avais l'impression étrange qu'il m'entraînait dans un monde nouveau, monde féerique et défendu où les choses avaient une autre âme. Etait-ce un flirt ? ou un renoncement de mon idéal ?"
Bien sûr la tentation n'est que passagère et bientôt Brigitte se remet à attendre son "croisé"...
Tout au long des Brigitte, le mot beauté revient...beauté des visages, des paroles, des gestes...le goût des jolies choses, robes, musique, danse ...
La mère de Berthe était une femme douce, vivante, gaie, créative...Geneviève et sa soeur passe du temps à visiter les expositions, rencontrer des artistes, lire de beaux livres, décorer l'appartement...Le mot laideur revient aussi souvent, la laideur de la petite Marie (et j'avoue qu cette expression m'a choquée profondément) Zélie la laide, Jacquotte...bien sûr cette laideur n'est que physique, elle est "transfigurée par l'âme" mais elle est présente...
et le bal, la musique, les jolies robes et à la rigueur un flirt innocent sont de "jolies" choses, donc des choses qui tentent...la chair est absente, même pas un baiser, mais l'esprit est troublé, les têtes tournent délicieusement...
C'est difficile, lorsqu'on est femme, intelligente, parisienne, cultivée de passer à côté des libraires qui vendent "La garçonne", des affiches de music-hall...et ce n'est qu'un petit péché...puisque le remords n'apparaît point, même pas entre les lignes...Tout ceci est très mondain et fait d'autant plus rêver les femmes de la campagne, les ouvrières, celles qui ne connaîtront jamais tout celà...
lundi 3 septembre 2007
Brigitte et...j'ose ? Brigitte et les hommes...
Mais " l'amour...non, ce n'était pas du tout lui...Tandis que je dansais avec d'autres amis de mon frère, j'entendis Alain qui parlait de la même voix nuancée à mon amie Chantal...Alors je sentis une grande détresse qui s'abattait sur moi. Pauvre sotte de Brigitte ! Suffit-il qu'un danseur te dise de jolies choses pour que tu voies en lui un Roméo ?"...
Pauvre pitchounette ai-je envie de dire...mais heureusement il y a Olivier...quelques pages plus loin...
Brigitte , bon gré, mal gré accompagne tante Marthe au vernissage d'une exposition d'art moderne...et soudain...
Brigitte et ses lectrices...
jeudi 9 août 2007
Pourquoi B.B. a-t-elle choisi d'écrire et surtout de publier...hypothèses...
Tout une partie de la France rejette dieu et les valeurs bourgeoises. Les femmes qui avaient occupé la place des hommes aux champs et à l'usine se retrouvent renvoyées dans leur foyer. Elles sont très amères.
A Paris, rue d'Artois, vivent trois femmes:
Berthe, 29 ans, célibataire et sans profession, Geneviève 32 ans, fiancé mort à la guerre, institutrice, et Louise, la mère, femme au foyer.
Berthe est profondément catholique,intelligente, cultivée. Elle aime écrire. Elle regarde tout ce qui se passe autour d'elle...Je pense que de plus en plus lui vient l'envie de témoigner à son tour...N'oublions pas qu'elle est fille et petite-fille d'enseignants, que son père lui a légué ce goût de transmettre, de témoigner, "d'élever" les idées...Relisons la préface du premier Brigitte:
_Il faut montrer qui nous sommes, ne pas en avoir honte et essayer de répandre nos idéaux...Nous ne sommes pas faites pour cette société qui réclame liberté, plaisirs de toutes sortes...Mais nous avons aussi notre place dans ce monde._c'est le message qu'elle envoie...Ce qui me frappe c'est la quantité de textes publiés par Berthe Bernage.Feuilletons, livres, courrier des lecteurs, articles dans des revues...des milliers de pages...
Et des ouvrages très éducatifs:
-La fillette à l'âge ingrat
-Savoir écrire des lettres
-Savoir vieillir et sourire
-Le savoir vivre et les usages du monde, modernisé et republié sous le titre:
-Convenances et bonnes manières
Elle remplit sa "mission". Elle ne sera pas "une vieille fille inutile". Et elle joint l'utile à l'agréable car à chaque page, on sent à quel point elle aime écrire. "Nombre de romanciers mettent un point final après l'annonce du mariage de leurs héros. Pourtant le mariage est un commencement, bien plus qu'une fin. Quand on a fidèlement suivi la trame d'un récit, et aimé les personnages qui l'animent, on rêve de connaître la suite."(Brigitte jeune femme, introduction)
En 1923, elle entre en contact avec Henri Gautier et la directrice de "La mode pratique". La grande aventure va commencer avec le succès que l'on sait.
vendredi 3 août 2007
La guerre et Brigitte...
-J'entends le plain chant mystérieux et il dit:
"pour que la France ait chance de durer, sais-tu Brigitte de France de quoi elle a besoin ? de moisonneurs et de soldats, oui. De savants et d'ouvriers, oui. De prêtres et de moines, oui. Mais elle a encore besoin de la sainteté des femmes, faisant magnifiquement leur devoir humble. Elle a besoin d'épouses fidèles aux promesses de mariage, de mamans qui n'aient pas peur de la maternité. Et de celles aussi qu'on appelle sottement "les vieilles filles" et qu'on trouve partout où il y a un beau travail à faire. Le redressement final de la France ne s'accomplira pas si les mains qui cousent, soignent, balaient, langent et bercent, refusent de la soutenir."
Louise, la mère que ses filles aimaient tant est décédée en 1937...Le fiancé de Geneviève, la soeur aînée institutrice est mort lors de la première guerre...Geneviève 57 ans, Berthe 53 vivent dans leur petit appartement 201, faubourg Saint-Honoré...Elles sont de celles "qu'on appelle sottement "les vieilles filles"...Ce ne devait pas toujours être facile moralement et psychologiquement parlant de trouver sa place...
"Odile...Geneviève...Clotilde, Colette, Jeanne, Thérèse...Et vous toutes les autres qui, dans la famille ou dans le cloître, avez été de grandes Françaises en faisant des choses toutes petites, je me glisse parmi vous et je dis "Me voici" à la France qui m'appelle..."
Berthe est une femme intelligente mais elle n'a aucune expérience autre que la vie bourgeoise ...
"Je trouve injuste de poser une étiquette de médiocrité égoïste sur tout ce qui se passe dans la bourgeoisie. Elle eut, certes, des torts mais elle contribua à la grandeur du pays et elle maintint des vertus séculaires. Nous en sommes, nous autres, de ces bourgeois de France, dont les traditions permirent aux audacieux de faire leurs expériences sans que tout s'écroule et qui_deux guerres l'ont prouvé_ sont allés jusqu'à la générosité plénière. Vraiment, pourquoi opposer ainsi les classes sociales les unes aux autres? Elles pourraient former une si heureuse harmonie pour le bien de tous! Je voudrais que mes enfants, à quelque place qu'ils fissent leur vie, soient des messagers de paix."
(Brigitte et le coeur des jeunes. 1948)
Je la crois sincère lorsqu'elle place ses paroles dans la bouche de Brigitte...
Pour "avoir sa part" (!) Berthe évoque un Olivier prisonnier, un frère Yves qui meurt au front, une Brigitte qui se réfugie avec ses enfants en Anjou...des évènements à sa mesure...
Pivoine a écrit hier:
Je crois, que tu mets le doigt sur la question délicate. Hum, quelqu'un me disait l'autre jour, qu'à Paris, en 40, il y avait 3 millions de Parisiens pour accueillir Pétain. Et qu'en 44, il y avait encore 3 millions de Parisiens pour accueillir de Gaulle. De Gaulle a fait figure de libérateur, qu'il était, mais c'était aussi un peu un autocrate, tout de même.
C'est effectivement une question très difficile...d'autant plus que la majorité d'entre nous sont nées après la guerre...pas simple de juger...
Brigitte et notre cinéma...Et vous, qui verriez-vous ?
L'actrice de gauche figure sur plusieurs exemplaires de Brigitte, les photos semblent parfois retouchées et les cheveux grisonnent...
Quelqu'une saurait-elle qui est cette femme?
En regardant "Un Américain à Paris" Pivoine n'a pas lésiné...Elle a décroché son téléphone et négocié un contrat avec la belle Leslie Caron...
Quel rôle lui attribuer?
Guerre 39/45
Ce qui moi me trouble le plus dans les romans de Berthe Bernage qui se déroulent pendant la guerre, c'est, la plupart du temps, l'absence de mention de l'occupant, d'une part, et du nazisme et du régime de Vichy, d'autre part (enfin, ça je le comprends un peu mieux, son propos n'était pas politique, mais ça me fait mal - ce qui me fait mal, y a rien à faire, c'est quand on passe la Shoah sous silence...) C'est finalement dans "Le roman d'Elisabeth" qu'elle va le plus loin en campant ses héros dans la peau de prisonnier de guerre, de résistant, ou de combattants dans l'armée LECLERC. Et pourtant, dans ses romans pour enfants publiés dans "La semaine de Suzette", elle est beaucoup plus "claire" en ce qui concerne la guerre 14-18.
mercredi 1 août 2007
"Quelle connerie la guerre" a dit le poète...
Message de Pivoine: Louvain
J'ai toujours pensé que le nom de Louvain a été choisi en mémoire du bombardement (et de l'incendie), en 14-18, de la bibliothèque de Louvain (notre ancienne Université Catholique de Louvain, scindée fin des années 60 en KUL et UCLouvain-la-neuve. Incendie dans lequel auront disparu des livres sûrement rares et précieux), il y a un article quelque part dans les Veillées que j'ai feuilletées, cela avait vraisemblablement beaucoup d'importance pour ces auteurs extrêmement cultivés...31 juillet 2007 13:02
~~*~~*~~
Merci, Pivoine, je crois que l'on commence à avancer...
Lorsqu'on cherche des renseignements sur Internet à propos de Berthe B. on arrive souvent à Louvain...
Louvain... C'est aussi le Professeur Servais de l' Université de Louvain:
je cite:
_Sont en cours de publication les résultats de l'analyse d'un échantillon de "Portefeuilles de créances liégeois aux XVIIIe et XIXe siècles", de même qu'une approche à la fois sociale, économique, démographique et normative du "Mariage dans l'Est de la Belgique entre XVIIIe et XIXe siècle". Est également prévue la publication de l'analyse d'une série romanesque publiée entre 1929 et 1972 en France directement aux fins de l'éducation des jeunes filles et des jeunes femmes de la bourgeoisie catholique: "Le Monde des "Brigitte" de Berthe Bernage".
(J'ai envoyé un courriel pour savoir comment se procurer ces documents, pas de réponse à ce jour mais ce sont les vacances...)
conférence:
_3e journée du PPF Vendredi 11 mai 2007
Salle du Conseil de la Faculté de Philosophie et Lettres - Place Blaise Pascal, 1 - B 1348 LOUVAIN-LA-NEUVe
15 h 20 - Paul Servais (professeur, Université catholique de Louvain) - La religion de Brigitte. Éducation et religion dans la saga familiale des "Brigitte" de Berthe Bernage (1929-1970)
publication:
_P. SERVAIS & V. LORENT, " L'idéal féminin dans la série romanesque des " Brigitte " de Berthe Bernage ", dans Facettes de la vie privée en Belgique, XVIIIe-XXe siècles, s. dir. P. SERVAIS & L. HONNORE, Louvain-la-Neuve, 2001, à paraître.
coordonnées:
Professeur
Paul SERVAIS
Unité
FLTR/HIST/CONT
Courrier
Collège Erasme, Place Blaise Pascal, 1, B-1348 Louvain-la-Neuve
Tel
00 32 (0)10 47 49 15 / 00 32 (0) 10 45 01 74
Fax
00 32 (0)10 47 49 29
E-Mail
http://juppiter.fltr.ucl.ac.be/FLTR/HIST/staff/mailto%20:servais@cont.ucl.ac.be
Permanence
Bureau B.259
Ces documents sont sur le net donc non confidentiels...alors je refais un courrier et qui fait un saut, ou téléphone ou....? une idée ?
lundi 30 juillet 2007
Qui est Monsieur Morot-Ringlet ?
1950...la guerre est "loin" maintenant...
Les enfants grandissent, Jean-joie est fiancé à Monique, Roseline va épouser Dany à la fin du livre , Marie-Agnés a douze ans, l'âge de la communion solennelle, Bob le chien suit tout le monde et les jumeaux sont en pleine crise d'adolescence.
Huguette a invité à déjeuner Olivier et Brigitte...Bil est un brave type, riche, peu cultivé, mais le coeur généreux...Il connaît les difficultés du peintre...peu de contrats , peu d'argent...
C'est alors que Dany , qui rentre des USA , émet une idée assez incroyable:
"Vous savez qu'il y a un grand développement religieux aux Etats-Unis. Mais pas assez d'artistes religieux. J'ai entendu dire bien des fois: il nous faudrait des peintres pour décorer nos églises...Alors nous avons eu la même idée Tonton Bil et moi: Monsieur Hauteville ferait merveille là-bas."
Et Olivier va partir, après bien des hésitations bien sûr, mais il va franchir le pas de l'aventure...Il part...Mais nous ne sommes qu'en été et il y a loin d'ici les premières rentrées d'argent qui ne se feront que vers Décembre...
Alors Brigitte va chercher un emploi...
Elle va d'abord faire une formation de secrétariat, prendre le métro tous les matins et se frotter à d'autres femmes...Puis aidée par Bil, elle trouve un poste de secrétaire chez Monsieur Morot-Ringley...Elle y restera jusqu'après l'Epiphanie...
"C'est charmant d'être citoyenne de Neuilly,... mais habiter hors de la ville et y travailler complique singulièrement la vie: cas de tas de "banlieusards" dont les trains et le métro déversent chaque matin sur la capitale pour les emporter à nouveau le soir...
Comme disent les enfants, les choses semblaient tourner rond..."
Mais...
Biographie de Brigitte
Je dors toujours au milieu des livres, des post-it, carnets et crayons et je me bats pour établir la biographie de Brigitte...
Le problème le plus important est le suivant: quand exactement, le premier épisode de Brigitte est-il paru sur Les Veillées des chaumières ? quel décalage temporel y a -t-il entre feuilleton et livre...
Je n'ai pas encore pu voir ce premier épisode...Je me bats avec des dates un peu contradictoires...
dimanche 15 juillet 2007
Préface de Brigitte jeune fille
Biographies...Bio pour rire...
Par contre, je me suis amusée à commencer celle de Brigitte.
Brigitte Louvain est née à Paris en 1909. Sa famille appartient à la bourgeoisie de l'époque.
Ses parents ont eu deux garçons qui sont morts à la guerre de 14/18. Il reste donc trois enfants à la maison, Yves né en 1903, Brigitte et Denis le "chouchou" de sa mère né en 1912.
Bien sûr, point de détails trop précis, le père est"un grand travailleur" qui reste marqué par la guerre de 14/18 et la maman , "une maîtresse de maison accomplie"...
Madame Louvain aime les jolies choses, les fleurs, la musique, elle joue fort bien du piano...Elle a très certainement beaucoup de points communs avec Madame Bernage, la douce Louise...
La maison est très joliment décorée, chaise à la "tapisserie aux bouquets", "salon bouton d'or", abats-jours couleur de rêve". (Berthe eut 20 sur 20 en rédaction le jour où on lui demanda de décrire sa chambre ...)
Mais la vie de famille est avant tout dominée par l'idéal chrétien, catholique.
Un jour Brigitte se dispute avec une camarade de classe:
"-Brigitte, vous plaisantez. Car il n'y a plus ni famille, ni religion, chez vous.
-Ma petite, au lieu de croire certains romanciers mauvais français qui mentent pour s'enrichir, regardez donc vivre les braves gens. On travaille, on prie , on souffre chez nous, mais gentiment , simplement. On apporte tout son esprit à sa besogne, et on s'aime avec tout son coeur. La vraie famille, c'est bien en France qu'on la trouve..."
Religion, famille, haute idée de la France étaient dans les années 1920 partagées par une majorité de français...Pour le moment notre propos est simplement de comprendre comment "fonctionne" la famille Louvain...
Démodée Berthe Bernage? non !
La parole est à Omo Erectus...
[La culture du « cool » a consumé des générations de savoir-vivre. Mai 68, les courants hippies et la Révolution tranquille au Québec ont fortement transformé les rapports sociaux. Nous sommes désormais tous égaux et de la même famille.
La déférence a cédé sa place à la complaisance. Le souci de « l’autre » a capitulé devant la primauté du « soi ».]La politesse est une notion toute nouvelle pour moi. À l’ère lointaine de mon ancienne vie au sein de ma tribu d’Erectus, voilà cent mille ans, les rapports sociaux ne connaissaient aucune règle. Il n’y avait ni « bonjour » ou « bonsoir », ni « merci » ou « s’il vous plaît ». « Excusez-moi » nous était inconnu. Notre vocabulaire étant des plus modiques, la distinction entre le « tu » et le « vous » n’était pas encore source de maux de tête. Nous crachions par terre sans nous soucier du jugement des autres. Et puisque les portes n’avaient pas encore été inventées, nous n’avions pas à les retenir pour l’agrément de celle qui nous suivait. Rots, flatulences et autres vulgarités n’avaient rien d’indigne. Aussi, dès son dégel, le rustre personnage que j’étais a donc eu à s’instruire de ces multiples règles et normes qui constituent la politesse. L’apprentissage de la bienséance et des bonnes manières est une rude tâche. Il n’existe aucun index des règles qui s’imposent à qui veut vivre courtoisement. Le Code civil du Québec, contrairement à ce qu’annonce son titre, ne traite nullement de civilité. L’application des règles qui s’y trouvent entraîne souvent un effet opposé. Les universités n’offrent aucun programme d’étude en étiquette et je ne connais aucune académie du savoir-vivre. Déterminé que j’étais à parfaire mes connaissances des bonnes manières, je me suis rendu à la Grande Bibliothèque de Montréal pour tenter d’y dénicher le recueil d’enseignements qui saurait m’apporter noblesse et aristocratie. « Oui ? », fit la jeune préposée assise derrière son bureau. « Bonjour! Je suis à la recherche d’un livre sur la bienséance et le savoir-vivre. Existe-il dans cette noble institution de savoir et de culture pareil ouvrage? », fis-je. Mon interlocutrice se mit à claqueter sur son clavier puis me lança, sans même poser un regard sur moi : « Troisième étage à gauche, rangée 46, tu devrais trouver ce que tu cherches là ».Rangée 46, mon choix s’est porté sur un charmant petit livre écrit par Berthe Bernage en 1948, intitulé Convenances et bonnes manières, dont la prémisse repose sur l’idée que le « toi » a autant d’importance, si ce n’est davantage, que le « moi ». En tournant les pages jaunies de ce volume, je ne reconnaissais pourtant rien de ma nouvelle société d’adoption, où le « je » triomphe généralement du « vous ».Je suis sans doute ringard. Mais l’idée d’être vouvoyé par ceux qui ne me connaissent pas me séduit. J’ai plaisir à céder le passage à un piéton ou à un autre véhicule automobile. J’ai en horreur de voir quelqu’un cracher ou se curer les dents. Je peine à me retenir lorsque mon voisin se goinfre bruyamment de maïs soufflé au cinéma. Les toilettes publiques ne se souillent pas seules. J’apprécie les uns qui retiennent une porte d’ascenseur pour moi et les autres qui gardent la droite dans un escalier. Je suis sensible à celui qui s’enquiert de mes proches. Je préfère une chaleureuse poignée de main à un baiser sur la joue d’une personne dont je viens tout juste de faire la connaissance. J’aime à penser que l’on s’abstiendra de grossièreté en ma présence. L’amabilité, les attentions et les remerciements sauront toujours me conquérir.Manifestement, la politesse est une valeur recherchée par tous, mais pratiquée par peu.Tandis que j’assimilais l’ouvrage de madame Bernage, tout juste devant moi échangeaient bruyamment deux étudiants, manifestement absorbés par une formule mathématique complexe. Incommodé par leur conversation, j’allai à l’index de mon bouquin, identifia le chapitre consacré au silence, pour y apprendre que le savoir-vivre commande de garder le silence dans une bibliothèque. Je me résolu donc à intervenir auprès de mes voisins en les priant de bien vouloir baisser le ton.Erreur! Manifestement, mes voisins ne connaissaient pas Convenances et bonnes manières, et encore moins ses enseignements sur la courtoisie… C’est à dessein que je tairai ici la nature de la réplique dirigée contre moi!Mais croyez-moi! Berthe Bernage a du faire plus d'un tour dans sa tombe!
posted by Omo-Erectus at 8:33 AM
jeudi 12 juillet 2007
Pivoine
Le journal de Marie-Agnès, si touchant soit-il, n'est pas rédigé par B.B. Et c'est, à mon sens, ce qui fait essentiellement la différence. Son style est inimitable...
Trente deux livres de la série "Brigitte " ont été publiés par les Editions Gautier-Languereau du vivant de Berthe Bernage...
Quinze livres portant la signature de Berthe Bernage parurent ensuite. Ils sont publiés par les Editions Elor.
D.Guérin dans "Le roman du roman rose", évoque cette lettre de Jacqueline, rédactrice en chef des Veillées des chaumières.
"Août 1972,
...Berthe Bernage m'avait fait l'honneur de me demander de l'aider lorsque ses soucis et sa fatigue ont commencé d'altérer ses forces. Précieusement, j'ai recueilli ses notes, ses désirs, ses plans, tout le destin des Hauteville est là, entre mes mains....
...Notre revue est un travail d'équipe dont Berthe était la conseillère et l'amie, et déjà je connais celles qui , dans cette équipe, sauront, le moment venu, écrire comme l'aurait voulu Berthe, pour que continue Brigitte et l'amour des autres..."
Ce que je me demande c'est le délai existant entre la parution des textes en feuilleton sur "les veillées" et les livres...et si ces textes étaient retouchés par Berthe B. avant parution en librairie.
Par la suite, Simone Roger-Vercel signera sept Brigitte publiés par Elor. Je ne sais si elle a participé au travail précédent...J'espère que la maison Elor lui fera suivre mon courrier...si j'ai une réponse , ne vous inquiétéz pas, vous serez les premières averties...
mercredi 11 juillet 2007
Précisions...Lectures...
Nous commencerons par ces mots:
"Il était une fois une heureuse jeune fille...
Ayant écrit ces mots, je ne puis m'empêcher de rire. Que diraient les bonnes gens maussades - ces gens qui croient intelligent et vertueux de soupirer, de gémir, que diraient-ils s'ils apprenaient qu'en ces temps réputés exécrables, une jeune bourgeoise de Paris se déclare parfaitement heureuse ?"...
Pour finir par ces lignes:
(Brigitte rencontre le Père Bruno et lui apporte la dernière toile de son mari.)
"-Et maintenant qu'allez-vous faire ?
-Je suis incapable d'aucun projet.
-Et cette chronique de la famille que vous aviez entreprise ?
-Elle s'arrêtera à la mort d'Olivier. Je ne la reprendrai pas.
-Dommage...
-Non. Je ne suis plus la même...
.....
-Vous n'avez jamais pensé qu'une de vos filles pourrait continuer ?...
-Il faudrait que j'y réfléchisse..."
Marie-Agnès prendra la suite de sa mère...Le "premier journal" de Marie-Agnès n'a pas pour moi la même valeur sentimentale...
Par contre, certains livres comme "La fillette à l'âge ingrat" et "Si je n'aime, je ne suis rien" permettent de mieux comprendre Berthe B. et le but qu'elle poursuivait...
mardi 10 juillet 2007
Courriel reçu ce matin...
La secrétaire de M. Le Curé m'a transmis votre message concernant Berthe Bernage. j'ignorais qu'elle avait vécu dans le VIIIe arrondissement de Paris. Ce mail m'a d'autant plus touché que j'ai été, après ma mère, et avant ma fille aînée aujourd'hui âgée de trente ans, une fidèle lectrice de B.B dont nous possédons la collection jusqu'au "Mariage de Marie-Agnès". j'ai également lu d'autres ouvrages d'elle, en particulier le "Roman d'Elisabeth" dont le nombre de tomes est, me semble-t-il plus limité .J'habite moi-même aujourd'hui rue d'Artois, adresse que vous indiquez comme étant celle de B.B.
Après recherche avec la secrétaire,je peux malheureusement vous dire que nous n'avons rien trouvé concernant un baptême ayant eu lieu à Saint-Philippe du Roule, nous avons cherché sur les années 1886 et 1887. Il faudrait savoir où elle est née précisément province ? Paris ? Pourriez-vous me le dire ? ; cela me permettrait de voir dans les paroisses parisiennes qui jouxtent St-Philippe.
En ce qui concerne son enterrement, la cérémonie a bien eu lieu à St-Philippe : BB est décédée le 2 mai 1972, et a été enterrée le vendredi 5 mai ; l'acte mentionne qu'elle avait 85 ans (d'après sa date de naissance, elle en aurait eu 86 le 11 mai), qu'elle était domiciliée au 2O1 faubourg Saint Honoré et ajoute une autre adresse sans doute celle où elle est morte : 15 rue Henri Rochefort. Cette rue à une vingtaine de minutes à pied du 201 faubourg Saint Honoré est dans le XVIIe arrondissement. je ne sais dans quel cimetière parisienne elle a été inhumée. Sans doute la mairie du XVIIe ou celle du VIIIe pourrait vous renseigner.
En cherchant pour BB, j'ai trouvé un acte concernant la mort de sa soeur Geneviève : celle-ci est morte le 29 mars 1972 à 88 ans, a été enterrée le vendredi 31 mars, habitait comme BB et sans doute avec elle au 201 faubourg Saint-Honoré et semble décédé à l'hôpital Saint LOuis car c'est l'indication qui est portée en complément.
Cordialement Marie-Hélène R.
dimanche 8 juillet 2007
Louise
D'après certaines sources, Marie celle que l'on appelait Louise est morte en 1937...Il me faudra un jour aller à l'église Saint Philippe du Roule pour vérifier les registres...
La maman douce et gaie, celle qui avait "le don de joie"...Louise , brune aux yeux verts, qui aime tant les fleurs et les papillons...Louise romantique et passionnée qui vécut après la mort de Siméon qu'elle avait tant aimé, en compagnie de Geneviève et Berthe...
La maison de la rue d'Artois était toute proche du Jardin des Tuileries et les promenades plaisaient tellement aux enfants...
des lectrices...
-L'idée d'exemple est souvent présente...
"Je base un peu ma vie sur l'héroïne"
"Brigitte m'a aidée, elle a été une bonne amie"
- de transmission de savoir...
"C'est le plus bel héritage qu'elle ait pu me donner"
-et la présence de la mère...
"Ma mère s'en est inspirée"
"Ma mère avait la collection"
"Ma mère les adorait"
Siméon Bernage...
Il était aussi titulaire de la légion d'honneur...
Il ressemblait fortement à Jean Le Mazier, le père évoqué dans le roman de Berthe (image ci-dessus):"Si je n'aime , je ne suis rien".
"Un Christ janséniste, un poète classique régnant [Racine]; de beaux meubles, de beaux livres vieillissant à leur ombre: tels sont les trésors de Jean Le Mazier, professeur en Sorbonne, trésors qu'il veut léguer intacts avec leur esprit à -ses enfants...
C'était un grand passionné , sous ses apparences froides..."
Une partie du Dimanche matin était consacré à la lecture des Evangiles...
Mais dans le roman , c'est la mère qui disparaît trop tôt, alors que dans la vie, c'est Siméon qui mourra le premier...
dimanche 1 juillet 2007
Biographie...suite...
Adèle sera religieuse au Sacré-Coeur,
Marie mourra à dix-huit ans,
Louise prendra le voile à Notre Dame de Sion,
Marguerite sera l'heureuse épouse d'Arséne Limon Duparcmeur,
Geneviève l'institutrice, perdra l'homme qu'elle aime lors de la bataille de la Marne,
quant à Berthe, la petite dernière...
samedi 30 juin 2007
citations à discuter...
Jacques Laurent (préface du "Roman du roman rose")
vendredi 29 juin 2007
Mise au point...
Rien qu'en cherchant sur la toile vous trouvez nombre de témoignages positifs ou négatifs...
Naissance
Berthe et les moralistes...
11 Mars 1934, Capitaine de vaisseau Paul Chack, écrivain...
Premiers éditeurs
Les premiers ouvrages de Berthe Bernage furent publiés en feuilleton sur la revue "Les veillées des chaumières" et comme livres aux Editions Languereau...
Ces dernières furent fondées en 1917 par Maurice Languereau et par son oncle Henri Gautier. Leur catalogue reprenait les auteurs de récits romanesques et mélodramatiques publiés depuis 1885 dans les magazines comme "Les veillées des chaumières". Maurice Languereau, sous le pseudonyme de Caumery, créa le personnage de « Bécassine » et Henri Gautier lança la « Bibliothèque populaire » qui rassemblait des classiques de la littérature française et étrangère. Après la Seconde Guerre mondiale, les Éditions Gautier-Languereau se consacrèrent essentiellement à la jeunesse. Elles devinrent en 1991 une filiale du groupe Hachette.