"Jacques Rémillot _ l'ami d'Olivier, qui gâte follement notre fille_ lui fit hommage d'une ravissante "pimbêche en chiffons"."
Il y a quelque temps Sarn, une de nos correspondantes évoquait ce prêtre qui aima Brigitte.
Ce personnage est très "curieux" et l'attitude d'Olivier ne l'est pas moins...
Les deux hommes sont très amis et on commence à "jaser"...même Huguette le remarque et évoque "certain Jacques Rémillot qui te regarde avec des yeux de chien fidèle. Il t'adore ce garçon là".
Brigitte proteste: "Olivier l'aime beaucoup et nous le recevons souvent. je flirte si peu avec lui que je cherche à le marier."
Même la douce maman s'en mêle:
-" Les amis de Jacques Rémillot...As-tu réussi à le marier, Brigitte ?
Je réponds, rougissant un peu:
-Mais non. Il est difficile.!...Mais revenons aux Jonquières"
Brigitte lutte...
"...je tiens le pauvre Jacques Rémillot à distance. Ce Jacques, dire que je ne puis l'éloigner tout à fait ! Olivier éprouve tant de plaisir à le voir que j'hésite à priver mon austère mari de cette amitié charmante. Mais quand l'amitié s'établit entre homme et femme, que l'équilibre est donc difficile, pauvre petite Brigitte ! "
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Olivier se montre souvent d'une naïveté désarmante...Tout le paradoxe est là...
Dans ce monde des Brigitte ,les hommes sont les plus forts , les plus puissants, bref les esprits supérieurs,
et pourtant Berthe nous les dépeint souvent comme de grands enfants,
inconscients de la réalité...
Alors, où se situe l'auteur par rapport aux féministes ?
Colette Cosnier et bien d'autres ont violemment attaqué Berthe et ses Brigitte ...
"Durant la période de Vichy, des antiféministes s'affirment féministes : dans la très populaire série des Brigitte de Berthe Bernage, l'héroïne proclame qu'« être féministe, c'est accomplir le beau métier de femme et de maman » ( Colette Cosnier, "le silence des filles"p. 246).
Les femmes de Berthe Bernage sont soumises et plutôt sages, mais Berthe est une intellectuelle
et je pense qu'elle ne peut admettre que les hommes aient le monopole de la pensée...
Ils sont les maîtres du foyer, apportent l'argent (mais ne gèrent pas grand chose),
commandent souvent,
mais au fond ne comprennent pas grand chose à l'âme féminine...
Berthe n'éprouve -t-elle pas un certain plaisir à évoquer la naïveté d'Olivier ?
A moins que...à moins qu'en femme intelligente,
elle ne rêve d'amitié masculine...
4 commentaires:
Ah! Jacques Rémillot. Le mari idéal (je le trouve beaucoup plus intéressant qu'Olivier, qui qui m'a toujours copieusement énervée -quel égoïste, cet homme!) Brigitte est beaucoup plus parfaite qu'Olivier.
Car Olivier, lui, ne se gêne pas pour filer dans le nord avec cette peste de Marie-Flore, alors que Brigitte reste en rade à Paris avec ses cinq gosses dont une en mauvaise santé, deux jumeaux et un garçon qui attrape une appendicite.
(A l'heure actuelle, une femme aurait divorcé !)
Mais quelle idée aussi d'en avoir fait un prêtre. Berthe Bernage, qui est si chrétienne, donne une vision épouvantable de l'entrée en religion (on y entre non parce qu'on a un chagrin d'amour, mais enfin, ça y ressemble tout de même... Jacques Rémillot, une certaine Catherine (amoureuse de Vincent), même Dany, qui dit un jour si Roseline ne l'aime pas qu'il y a des renoncements extrêmes: l'Indochine, la Trappe...
Je me disais que la Trappe, ce devait être atroce. Quand j'ai connu des abbayes trappistines, j'ai pu constater combien c'était différent. Quant à l'Indochine, mon père y est allé deux ans, en 46-48 et il ne s'est jamais pris pour un héros.
Curieux tout ça...
Toujours aussi intéressant ces commentaires sur l'œuvre de Berthe Bernage je les attends avec impatience
Connaissez-vous ce qu'elle a écrit pour les enfants notamment dans "la semaine de Suzette"?
Merci de nous faire partager vos analyse
Un vieille dame digne et cultivée pour laquelle j'avais beaucoup d'admiration et de tendresse nous a quitté il y a quelques semaines.
Dans sa bibliothèque d'érudite, regroupés à en faire déborder le compartiment d'une étagère, nous avons découvert tous les Brigitte. L'idée, le sentiment, que la lecture de ces ouvrages a inspiré, même par une touche infime, ce que cette dame a été est un délice qui par delà sa mort exprime beaucoup de tendresse.
Ah là là, Mousie, pourquoi as-tu arrêté ce blog ?
Les questions sont très intéressantes, il y a désormais une page facebook sur berthe bernage (j'ai repris le flambeau).
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